Description avers : Tête d'Apollon de Grynion laurée à droite, les cheveux longs tombant sur le cou ; grènetis circulaire.
Titulature revers : (MU-RI)
Description revers : Amphore ; dans le champ supérieur en haut à droite, une lyre.
Traduction revers : (Myrina)
Commentaire
Exemplaire sur un petit flan, bien centré des deux côtés. Très beau portrait d’Apollon bien venu à la frappe.
Ce type semble plus rare que ne le laissent supposer les ouvrages généraux.
La tête du droit est directement inspirée par l’Apollon du tétradrachme stéphanophore et est contemporain des émissions d’argent. Au revers la lyre placée dans le champ fait aussi référence à Apollon.
Histoire
ÉOLIDE – MYRINA (IIe siècle avant J.-C.)
Myrina (en grec ancien Μυρίνα) est une ancienne cité grecque d’Eolidesituée au nord-est de Kymé,
Il existe deux légendes pour expliquer la naissance de la ville. La première met en scène le héros Myrinos, tandis que la deuxième raconte que la reine des Amazones Myrina a fondé la cité et lui a donné son nom.
Hérodote et Velleius Paterculus nous rapportent eux aussi l'histoire de la fondation de Myrina, pour eux, il s'agirait des Éoliens, venus de Béotie et de Thessalie, qui auraient colonisé la côte occidentale de l'Asie Mineure et fondé douze villes parmi lesquelles se trouve Myrina.
On retrouve par la suite des témoignages sur l'existence et la vie de la cité. Elle passe ainsi sous la coupe de Crésus, roi de Lydie, puis de Cyrus II, Grand Roi achéménide. Lors des guerres persiques, elle se retrouve dominée par le dynaste Gongylos d'Eretrie. Puis, à partir du IVe siècle av. J.-C., elle entretient des rapports avec le sanctuaire de Delphes sans doute en raison du culte rendu à l'Apollon de Grynion (ville plus au nord) et au temple d'Apollon Chestérios près d'Aigai.
En 218 av. J.-C., elle passe sous la domination pergaménienne lorsqu’Attale Ier décide de conquérir l'Éolide.
Enfin, au début du IIe siècle av. J.-C., la ville va commencer à émettre (comme certaines de ses voisines) des tétradrachmes d'argent à l'effigie de l'Apollon de Grynion, d'Héraclès ou encore d'Athéna à la manière pergaménienne. On retrouvera ces monnaies jusqu'en Syrie.
En 106 ap J-C elle est détruite par un tremblement de terre et disparait définitivement.
On sait peu de choses des ressources économiques de Myrina. C’était une ville discrète.
Son trafic maritime et fluvial était peu développé. La seule activité connue est la production des terres cuites en particulier d'une coroplathie de luxe.
La cité devait également profiter des industries de la laine d'Aigai et de l'ostréiculture, enfin, le sanctuaire de Grynion devait être également une source de revenus non négligeable.
La coroplathie ou coroplastie est un mode de fabrication de figures le plus souvent en terre cuite, à la main ou avec un moule. (Pièces en provenance de Myrina).