Collection : Dr GAU
IONIE – IONIA – TÉOS – TEOS
Tartémorion c. 540-478 av J-C TB
Atelier : Téos, Ionie
AR 6 mm 0,31 g R2
Référence : Balcer 130 -
Titulature avers : Anépigraphe.
Description avers : Tête de griffon à droite, la gueule ouverte, la langue tirée.
Titulature revers : Anépigraphe.
Description revers : Carré creux quadripartite, avec un globule au centre de chaque compartiment ?
Commentaire
Poids lourd plus proche d’un tritémorion que d’un tétartémorion ou hémiobole ? Flan ovale.
Cette monnaie divisionnaire fait partie d’une série qui comprend aussi des oboles. Attribuée parfois à Téos, ou à Phocée. En effet, les auteurs pensent que le carré creux de Phocée, (de la fin du VIème siècle) plus ancien est « moins bien gravé », que celui de Téos. En fait, il faut reconnaitre que l’on n’en sait rien !
Par contre, je pense avoir remarqué que la tête de griffon est à droite sur toutes les monnaies de Téos, à gauche sur les monnaies d’Abdère que j’ai pu voir. Cela est à modérer si des indications sont portées par le monnayage, naturellement.
Histoire
TÉOS – IONIE (VI – Vème siècle av J-C)
Téos (ou Théos ou Teo, en Grec : Τέως)
est fondée au cours du Ier millénaire av J‑C par des colons venus de Thessalie et d'Athènes.
Comme une grande partie de l'Asie Mineure, passa à partir de vers 700, sous protectorat des Lydiens, jusqu’à la défaite du dernier Roi Lydien, Crésus (561-547) devant Roi
Perse, Cyrus II (559-529).
Les riches cités d'Ionie passèrent sous la domination des Achéménides. Cyrus II envoya Harpage vers -545/-544, en Lydie, afin de soumettre les villes Grecques. Cette action entraîna l'exode d'une partie de la population entre 545 et 540, vers la Thrace en particulier où elle participa à la refondation de la cité d'Abdère.
Téos participa à la grande révolte de 499 contre les Perses (Guerres Médiques). Mais la coalition fut battue et ce n'est qu'après les victoires des cités de la Grèce continentale, que les Ioniens retrouvèrent leur liberté.
Athènes, qui avait joué un rôle prépondérant dans la victoire, créa la Ligue de Délos, et en 476, Téos, entra dans la Ligue.
Cependant en 412, Téos se révolta avec l'Ionie, contre Athènes, mais les villes furent battues vers 411/410.
En 404 la Ligue de Délos fut dissoute. Les cités d'Ionie passèrent alors de nouveau sous la tutelle des Perses.
En 395 le Roi de Sparte, Agésilas II (398-360) lança une campagne contre le Satrape Perse de Lydie et de Carie. La campagne d’Agésilas II se solda par la libération des cités d’Ionie de la tutelle Achéménide.
En 371 les Perses, profitant du chaos du monde Grec, reprirent possession de l'Ionie.
En 334, Théos fut libérée du joug Perse par le Roi de Macédoine Alexandre le Grand.
Après la mort de ce dernier et les luttes pour sa succession entre les différents Diadoques, la région passa sous différentes tutelles. En 301, après la bataille d'Ipsos, Téos tomba sous la domination du Roi de Thrace, Lysimaque. En 292, il ravagea la cité et déporta ses habitants à Éphèse.
Puis, toute l'Ionie, fut le centre des conflits d’intérêts entre les Séleucides à l’Est, les Rois de Pergame au Nord et les Ptolémée d'Égypte au Sud.
Le Roi de Pergame, Eumène II allié aux Romains pour contrer l’expansion Séleucide vers la mer Égée, eu par la paix d’Apamée en 188, le contrôle d’une partie de l’Asie Mineure.
Téos se trouva dans la région nouvellement attribuée et resta sous la domination des Attalides jusque sous le règne d’Attalos III qui légua son royaume à la République Romaine et Téos, passa dans le monde Romain.
Au IIe siècle av J-C, la cité, qui était restée prospère, construisit sous la direction de l'architecte Hermogène de Priène le plus grand temple du monde antique consacré au Dieu Dionysos, puis plus tard au culte de l'Empereur Tibère (14-37) et enfin à celui de l'Empereur Hadrien (117-138).
Ce temple, est aujourd'hui en cours de reconstitution.
On suppose que Téos fut détruite par un tremblement de terre.
La cité possédait deux ports, le principal au sud, aujourd'hui ensablé, et un plus secondaire au nord toujours utilisé de nos jours par les pêcheurs de Sığacık, ville qui recouvre le site de Téos, rendant impossible de vrais recherches archéologiques.