Description avers : Tête d’Apollon laurée à droite ; grènetis circulaire.
Titulature revers : le reste est difficile à déchiffrer.
Description revers : Trépied delphien, accosté de trois lignes de légende assez difficile à lire ; le tout entouré d’une couronne de laurier.
Traduction revers : Séleucos Ier (sans doute) / dieu, SELEUCOZ / THEUS Troisième ligne illisible probablement le magistrat.
Commentaire
Cette monnaie ne semble pas répertoriée. De plus la présence du mot THEUS pose problème. Antiochos II est porteur du qualificatif de Théos. (
Ce commentaire est entièrement de mon cru, j’ai dû pas mal chercher pour arriver à une identification fort probable.
Le taureau évoque depuis la plus haute préhistoire, la puissance la fougue irrésistible, une force créatrice et indomptable, le taureau symbolise le mâle impétueux, indomptable. C’est une divinité adorée ou une offrande à une divinité dans le monde, du Japon à l’Europe.
Le fondateur de la dynastie Séleucos Ier est particulièrement associé à l’imagerie taurine. Le texte le plus célèbre liant Séleucos Ier au taureau est sans doute un bref passage chez Appien (Syriaque 57 ; Souda, s. v. Σέλευκος).
L’historien alexandrin du IIe siècle de notre ère, qui suit très probablement Hiéronymos de Cardia, explique les cornes de taureau sur les images (statues) de Séleucos par un épisode de la vie du roi : lors d’un sacrifice organisé par Alexandre, le futur Séleucos Ier, homme « de constitution robuste (εὔρωστος) et de grande taille (μέγας) » réussit à maîtriser un taureau furieux qui s’était échappé et que le roi macédonien s’apprêtait à immoler.
Dominer un taureau n’était sans doute pas une attitude anodine, même si elle n’était pas calculée : c’est se montrer à l’égal des dieux ; Zeus prend cet aspect de taureau.
Déjà, depuis plusieurs siècles, sur les monnaies qui déifiaient un fleuve, le personnage-dieu du fleuve, a des cornes.
Être dieu, être divinisé par des cornes d’un taureau, pourquoi ne pas l’écrire aussi sur une monnaie de bronze
De même dans la Vulgate, version latine de la bible, réalisée entre 390 et 405 par Saint Jérôme, Moïse devient « curieusement » cornu.On a dit et répété que Saint Jérôme avait fait une erreur de traduction !
Mais sa traduction de la Bible constitue la pièce maîtresse de la Vulgate, traduction latine officiellement reconnue par l'Église catholique. Il est considéré comme le patron des traducteurs en raison de sa révision critique du texte de la Bible en latin qui a été utilisée jusqu'au XXème siècle comme texte officiel de la Bible en Occident.
D’ailleurs, au XVIème siècle, le Moïse de Michel-Angequi orne le tombeau du Pape Jules II, à l’église Saint Pierre aux Liens, a lui aussi des cornes… !
Séleucos (ou Séleucus) Ier Nicator, en grec ancien Σέλευκος Νικάτωρ / Seleukos Nikatôr (« le Vainqueur »), né à Europos en Macédoine vers 358 av. J.-C., mort assassiné près de Lysimacheia en septembre 281, général d'Alexandre le Grand, satrape de Babylonie puis roi de Syrie (305 à 281), il fonde la dynastie des Séleucides.
Lieutenants d'Alexandre, il arrive en 323 avant J.-C. à Babylone. Il en devient satrape en 321 avant J.-C., mais il en est dépossédé par Eumène en 316 avant J.-C.
Il ne récupérera ses territoires qu'après la victoire de Gaza en 312 avant J.-C., remportée par Ptolémée sur Démétrius Poliorcète. Il lutte contre Antigone le Borgne (310-308 avant J.-C.) et dirige aussi une grande conquête qui le mène jusqu'aux Indes. Après 306 avant J.-C., il prend le titre de Basileos et s'oppose à Cassandre et Lysimaque qui lui disputent l'Asie Mineure.
Après la mort d'Antigone à Ipsos en 301 avant J.-C., il est le diadoque le plus puissant avec Ptolémée. Il remporte la victoire de Couroupédion en 281 avant J.-C. où son vieil ennemi trouve la mort. Il est assassiné l'année suivante à l'instigation de Ptolémée Kéraunos alors qu'il se préparait à envahir la Thrace et la Macédoine. Son fils, Antiochos Ier Sôter (« le Sauveur ») lui succède.