MACÉDOINE - INTERRÈGNE Demi-unité c. 288-277 av J-C SUP/TB R1, lartdesgents.fr

Collection du Dr GAU :

GREC 0134

MACÉDOINE - ROYAUME DE MACÉDOINE - INTERRÈGNE

Demi-unité c. 288-277 av J-C SUP/TB

Atelier : Asie Mineure

AE 15 mm 4,22 g

Référence : Seat 6781 - Cop.- - MP.2803 pl. 110

Titulature avers : Anépigraphe.

Description avers : Tête d’Héraclès de trois quarts de face à droite placée au centre d'un bouclier macédonien. D’autres y voient une gorgone. Avers toujours en mauvais état.

Titulature revers : B-A/ (HAP)

Description revers : Casque macédonien ; dans le champ à droite, un caducée ; monogramme dans le champ à gauche.(HAR)

Commentaire

Dans l'ouvrage de Martin Price, ce type de bronze est daté entre 323 et 310 avant J.-C., frappé en Asie Mineure Occidentale. Si tel est le cas, ce bronze pourrait avoir été frappé par Philippe III, Antigone le Borgne ou Démétrius Poliorcète. Pour David Sear, cette pièce aurait été frappée en Macédoine pendant l'interrègne entre Démétrius Poliorcète et Antigone Gonatas (GC. 6781 ss).

Histoire

MACÉDOINE - ROYAUME DE MACÉDOINE – INTERRÈGNE (288-277 avant J.-C.)

Cette période est une des plus troubles, confuses de l’histoire macédonienne.

L’héritage d’Alexandre, mort en 323 av. J.-C., est partagé entre ses principaux généraux, les diadoques, suivant les accords de Babylone.

Antipater conserve la régence de Macédoine au titre de stratège d'Europe. A sa mort en 319, lui succède Polyperchon, entraînant un long conflit avec Cassandre qui a été écarté du testament politique de son père.

Cassandre, qui se pose en défenseur des traditions macédoniennes, finit par être proclamé roi vers 305, après avoir notamment fait exécuter Olympias et Alexandre IV.

La mort de Cassandre en 297 av. J.-C. plonge la royauté dans d'inextricables querelles dynastiques. Le trône de Macédoine est en effet confié à son fils aîné, Philippe IV, alors âgé de 18 ans. Ce dernier décède rapidement ; lui succède alors conjointement ses deux frères, Alexandre V et Antipater.

Mais désireux de régner seul, Antipater fait assassiner sa mère, Thessaloniké (fille de Philippe II) au prétexte qu'elle aurait favorisé Alexandre dans le partage. Celui-ci appelle alors à son secours Pyrrhus, le roi d'Épire, et Démétrios Poliorcète (fils d'Antigone le Borgne).

Pyrrhus rétablit promptement la situation au profit d'Alexandre et se fait céder d'importantes provinces frontalières. Aussi lorsque Démétrios apparaît, Alexandre cherche à s'en débarrasser.

Mais Démétrios fait assassiner Alexandre en 294 et se fait proclamer roi à sa place.

Antipater, est finalement assassiné par Lysimaque, roi de Thrace, après sa victoire contre Démétrios en 288, date laquelle la royauté passe aux mains de Pyrrhus.

En 285, Lysimaque défait Pyrrhus et se fait proclamer roi.

Après la mort de Lysimaque à la bataille de Couroupédion en 281 et face aux ambitions macédoniennes de Séleucos, lui succède brièvement Ptolémée Kéraunos, qui trouve la mort en bataillant contre les Celtes durant leur Grande expédition en 279. Profitant du désordre politique qui suit la mort d'Alexandre, des groupes celtes (pas encore galates) ont déjà réalisé des incursions en Thrace et en Macédoine : en 298 Cassandre les défait dans les monts Haemus. Mais la mort de Lysimaque marque l'effondrement des capacités défensives du pays.

Méléagre, règne pendant deux mois avant d'être remplacé par Antipater II Étésias. Mais le jugeant inapte à assumer la défense de la Macédoine face aux bandes celtes, Sosthène, proclamé stratège des Macédoniens, le dépose sans pour autant accepter le titre royal.

Sosthène gouverne le pays avec fermeté de 279 à 277.

Sa mort (naturelle) entraîne le réveil des ambitions royales de Ptolémée de Telmessos, fils de Lysimaque, et d'Antigone II Gonatas, fils de Démétrios Poliorcète, alors établi en Thrace. Ce dernier profite de son éclatante victoire contre les Celtes à la bataille de Lysimacheia pour installer durablement la dynastie antigonide au pouvoir à partir de 277.

Dès lors, Antigone II Gonatas bénéficie d'un prestige suffisant pour s'imposer comme roi d'une Macédoine affaiblie par deux décennies de guerres civiles. (interrègne)

Lorsqu'il meurt en 239, après quarante ans de règne, la Macédoine n'a pas retrouvé ses positions en Grèce centrale et doit faire face aux deux confédérations puissantes d'Étolie et d'Achaïe.

La Macédoine connu 14 rois en 120 ans, ce qui justifie l’appellation d’interrègne par une instabilité politique rare.

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