Collection : Dr GAU
IONIE – ÉRYTHRÉES – ERYTHRAI – ERYTHRAE– ÉRYTHRÉE
Hémiobole c. 480-450 av J-C TTB+
Atelier : Érythrée, Ionie
AR 7 mm 0,41 g R2
Références : Klein 387 - Imhoof KM 2 (var)
Titulature avers : Anépigraphe.
Description avers : Ornement floral en rosace (ou étoile ou soleil), orné de 20 pétales (ou rais), au centre un globule. Bouclier avec umbo central.
Titulature revers : Anépigraphe.
Description revers : Ornement floral en rosace (ou étoile ou soleil), orné de 8 pétales (ou rais), au centre un globule ; le tout dans un carré creux.
Commentaires
A l’origine, les cités grecques ne frappaient que des monnaies en argent. La conséquence était qu’elles devaient frapper de minuscules pièces en argent comme celle-ci, afin de pouvoir régler les petits achats quotidiens. Il existe aussi un tétartémorion de 0,29 g et 7 mm.
Ainsi l’auteur comique athénien Aristophane qui écrivit dans la seconde moitié du 5ème siècle av J-C, décrit les vieilles vendeuses du marché conservant ces petites monnaies dans leurs dents creuses. Mais au cours du 4ème siècle av JC, elles furent progressivement remplacées par des monnaies en bronze plus lourde et donc plus aisément manipulable.
Histoire
IONIE – ÉRYTHRÉE (VIIe - IVe siècle avant J.-C.)
Érythrée (Erythrae ou Erythrai, en grec : Ἐρυθραί) Selon Pausanias le Périégète Erythrée a été fondée par des colons crétois sous la direction d’Erythrus le Rouge, en face de l’île de Chios.
La ville n'a pas implantée exactement sur la côte, mais à quelque distance l'intérieur des terres, et avait un port sur la côte.
Au 7ème siècle avant notre ère, en tant que ville ionienne d’Asie Mineure, Erythrée était membre de la Ligue pan-ionienne. Au cours du 7ème siècle, Erythrée a mené une guerre contre l'île voisine de Chios. (Hérodote). La ville a acquis une renommée en tant que producteur de meules pendant la période de domination tyrannique.
Erythrée n’a jamais été une grande ville, elle n’a envoyé que huit navires à la bataille de Lade. Les Érythréens ont longtemps été soumis à la suprématie d’Athènes, mais vers la fin de la guerre du Péloponnèse, ils ont abandonné leur allégeance à cette ville. Après la bataille de Cnidus, cependant, ils ont reçu Conon et lui ont rendu les honneurs dans une inscription encore existante.
Erythrée était le lieu de naissance de deux prophétesses (sibylles) Sibylla, est mentionnée par Strabon comme vivant au VIIe siècle; l'autre, Athénaïs, vécut à l'époque d'Alexandre le Grand. Les sibylles présidaient l'oracle apollonien.
La cité était renommée pour son temple d'Héraklès et d'Athéna Pollas. (Déesse de la sagesse, protectrice des arts et des sciences, comme à Athènes)
Vers 453 av. J.-C. Erythrée, refusant de rendre hommage, se sépara de la Ligue de Délos. Une garnison et un nouveau gouvernement restaurèrent l'union, mais à la fin de la guerre du Péloponnèse (412 av. J.-C.), ils se révoltèrent à nouveau avec Chios et Clazomènes.
Plus tard, il fut allié alternativement à Athènes et à la Perse. Vers le milieu du IVe siècle avant J.-C., la ville se lie d'amitié avec Mausole : dans une inscription trouvée sur le site, il est appelé un bienfaiteur d'Erythrée.
En 334 av. J.-C., la ville retrouva sa liberté grâce à Alexandre le Grand qui, selon Pline et Pausanias envisageait de couper un canal dans la péninsule d'Erythrée pour relier la baie de Téos au golfe de Smyrne.
Quand Alexandre revint à Memphis en avril 331 av. J.-C., des émissaires de Grèce l'attendaient, affirmant que les oracles de Didyme et d'Erythrée, restés silencieux depuis longtemps, avaient soudain parlé et confirmé qu'Alexandre était le fils de Zeus. Le moment choisi prouve qu'Alexandre pensait déjà qu'il était d'une nature plus qu'humaine lorsqu'il entra en Grèce: après tout, les habitants de Didyme et d'Erythrée ne pouvaient jamais savoir qu'Alexandre avait été reconnu comme le fils de Ra et souhaitait s'appeler Fils de Zeus.
Erythrée fut par la suite associée à Pergame et à Rome, et après la mort d'Attale III en 133 av. J.-C., lorsque le royaume de Pergame fut légué aux Romains, elle prospéra comme une ville libre (civitas libera) rattachée à la province romaine d'Asie.
Dans l’antiquité, Erythrée était réputée pour ses vins, les chèvres, le bois et les meules. Le monnayage est l'un des plus anciens d'Asie Mineure.
Mais, la ville fut pillée et son importance ne résista pas aux tremblements de terre du premier siècle après J-C.
Une campagne de fouille a été menée en 1960, puis abandonnée. Les ruines comprennent des murs hellénistiques bien conservés avec des tours, dont cinq sont encore visibles. L'acropole a un théâtre sur son versant nord.
www lartdesgents.fr
