Description revers : Chouette debout de face, les ailes ouvertes, posée sur une palme tournée à droite, au-dessus sous les ailes A // E accostant la chouette et sous la palme
Traduction revers : (d’Athéna // victorieuse et sous les ailes, un monogramme)
Commentaire
Exemplaire sur un flan ovale bien centré des deux côtés. Belle tête d’Athéna et joli revers.
Histoire
MYSIE – PERGAME (133-67 avant J.-C.)
Pergame (en grec Πέργαμον / Pérgamon, littéralement « citadelle ») située à une vingtaine de kilomètres de la côte mysienne se trouvait dans une région fertile. La cité connut une période de splendeur sous la domination énergique des Attalides.
Pergame avait été le lieu où l'eunuque Philétaire ou Philétaire de Pergame (343 av J-C - 263 av J-C), le fondateur de la dynastie des Attalides à Pergame en Anatolie, gardait le trésor de Lysimaque, composé de plus de 9.000 talents (plus de 200 tonnes de métal). Philétaire trahit d'abord Lysimaque pour Séleucus, avant de se proclamer indépendant, conservant le pactole pour son compte, origine de la prospérité proverbiale de Pergame.
Le nouveau royaume allait connaître une prospérité économique importante après la paix d'Apamée en 188 avant J.-C.
Pergame, construite sur une hauteur (335 m), est la superposition de trois villes, réunies les unes aux autres par des escaliers, avec des belvédères et des terrasses supportant des portiques à deux étages. Dans la ville haute se trouvent les bâtiments administratifs (agora, palais, arsenal, bibliothèque, théâtre, temples de Dionysos, d’Athéna Polias, Grand Autel dit Autel de Zeus) et dans la ville moyenne, un magnifique gymnase, les temples de Déméter et d’Héra Basileia, le Prytanée. La ville basse constitue le centre commercial.
Admirable réussite architecturale, la ville est au centre d’un riche terroir (blé, oliviers, vignes, élevage). L’industrie est diversifiée (parfums, draps fins, parchemins).
Sa bibliothèque rivalise avec celle d’Alexandrie ; elle est riche de 200 000 volumes.
La bibliothèque de Pergame affronte la célèbre bibliothèque d'Alexandrie en Égypte, se disputant avec elle les meilleurs manuscrits et les meilleurs spécialistes, dans deux visions divergentes :
À Alexandrie se pratiquait l'étude du lexique, des textes vers par vers, mot par mot. L'établissement de conclusions se faisait par des confrontations de textes abordés de manière scrupuleuse.
À Pergame au contraire, on cherchait le sens profond - voire caché - des textes, considérant que ce qui était véritablement signifié ne correspondait pas nécessairement à ce qui était écrit.
Le palais royal renferme un véritable musée de sculptures.
Elle est fameuse pour son école de rhéteurs, ses ateliers de sculpteurs. Ses artistes dionysiaques en font le principal foyer de l’art dramatique.
Le dernier souverain attalide, Attale III (-139 / -133), sans héritier, choisit par testament Rome comme exécuteur testamentaire, en -133, lui laissant le choix de trouver le meilleur successeur.
Le Sénat romain préfère conserver l'administration du riche royaume, dont il fait la province d'Asie. Sous gouvernement romain, la prospérité et l'expansion de Pergame continuent.
Pergame devient la capitale de la province romaine d’Asie ; puis fut remplacée par Éphèse.
Au IIe et IIIe siècle apr. J.-C., elle connaît même un second apogée, avec l'édification de temples, dont le temple des dieux égyptiens, dit « Basilique rouge ».
Le sanctuaire d'Asclépios devient un centre médical d'une grande renommée.
C'est la patrie du grand médecin Galien (129 – 216 apr J-C).